grand débat
Le grand débat, à Lys-lez-Lannoy :
UN DEBAT VOLONTAIREMENT
TRONQUE
Le
grand débat national voulu par Macron et organisé en catimini vendredi 18/01/19 par
le maire de Lys Lez Lannoy, s’est avéré être du pipeau.
Les
participants ne s’y sont pas trompés dénonçant le manque d’échange et d’écoute :
des questionnaires à remplir avec des questions pré établies ignorant les
vraies revendications.
Les
communistes dénoncent un enfumage, un simulacre de débat dans lequel on nous
refuse de débattre des sujets qui fâchent le président.
Ce
que veulent les gens, gilets jaunes, travailleurs, bleus de travail ou cols
blancs, blouses blanches des hôpitaux, ce sont de véritables changements.
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Vivre mieux,
augmentation des salaires et à l’évidence du SMIC, revalorisation des pensions
et suppression de la CSG pour les retraités.
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Une fiscalité
plus juste, le rétablissement de l’ISF, une réelle lutte contre l’évasion
fiscale, la fin des exonération d’imposition des plus riches entreprises
notamment du CAC 40
-
Une transition
écologique qui ne pénalise pas les faibles revenus mais s’attaque aux
véritables coupables, les multinationales qui trafiquent sans aucune
contrainte.
-
Une
démocratisation de la vie politique avec des élections à la proportionnelle, un
contrôle de l’activité des élus, l’instauration du référendum d’initiative
populaire.
Les
communistes invitent tous nos concitoyens à venir débattre avec eux de l’avenir
de nos villes, et de notre pays.
L’HUMANITE Lundi, 21 Janvier, 2019 Ludovic Finez
Grand débat. «?J’avais des
choses à dire, mais à tout le monde?»
Questionnaires encadrés, découpage en thèmes… à Lys-lez-Lannoy, dans le Nord,
pas facile d’engager un véritable débat citoyen.
«C’est très individualiste. On n’est pas là
pour remplir des questionnaires…?» Moment de flottement, vendredi soir, au
lancement du premier débat organisé dans le Nord, à Lys-lez-Lannoy (13?500
habitants), près de Lille. Le maire UDI, Gaëtan Jeanne, a divisé la salle en
quatre parties, une par thème du grand débat national. Il précise à la centaine
de participants?: «?À vous de vous organiser comme vous voulez.?» À
disposition, les questionnaires officiels, tandis que les éventuels comptes
rendus sont laissés à l’initiative des volontaires. «?Je m’attendais à un débat
public avec un micro qui tourne?», confie à l’Humanité Bernard Deleu, qui a
travaillé pendant quarante ans à l’hôpital de Roubaix et milité à la CFDT puis
à SUD. «?J’avais des choses à dire, mais à tout le monde?», insiste-t-il. Par
exemple, qu’il est pour le RIC, pour «?la reconnaissance du vote blanc comme
suffrage exprimé?», pour le retour à un impôt sur le revenu «?beaucoup plus
progressif?» ou contre le remplacement de certaines cotisations sociales par la
CSG.
«?Ce qui se passe là, c’est de l’enfumage?»
À la table
dédiée à la «?transition écologique?», Anne, qui travaille à la mairie de
Roubaix, est «?inquiète?» que le thème n’ait attiré que quelques personnes.
«?Le débat est très compliqué à mener?», reconnaît-elle, mais «?l’organisation
ne (lui) convient pas?». Le questionnaire demande ainsi de désigner, avec «?une
seule réponse possible?», «?le problème concret le plus important?» entre la
pollution de l’air, l’érosion du littoral, les dérèglements climatiques et la
biodiversité. «?Tous sont importants?!?» réagit-elle. Contrairement à beaucoup
de présents ce soir-là, elle, qui se décrit comme «?une marcheuse impliquée dès
septembre 2016?», voyait dans la taxation des carburants un «?virage environnemental?»
dans la politique d’Emmanuel Macron jusque-là «?très bordée à droite?».
«?J’attendais que ce gouvernement fasse plus de social et d’écologie?»,
explique-t-elle. Si elle a été déçue, elle n’accepte pas les slogans «?Macron
démission?!?»?: «?Que veulent-ils mettre à la place?? Notre système
démocratique, c’est d’aller voter.?»
Des échanges
s’engagent tout de même. À la table «?fiscalité?», Marc, infirmier retraité,
propose «?d’augmenter les impôts pour les riches et d’empêcher l’évasion
fiscale?». Emmanuelle, assistante sociale au département du Nord, a opté pour
le sujet «?Organisation de l’État et des services publics?». «?Ce cloisonnement
(des thèmes) n’a pas de sens, juge-t-elle. Si on parle des transports publics,
par exemple, on parle aussi de santé, de pollution, de financement…?» Poussé
par les participants, le maire fait tourner le micro avant de clore la soirée.
«?Ce qui se passe là, c’est de l’enfumage pour nous occuper jusqu’en mars?»,
dénonce Gaël, gilet jaune sur le dos. Aux «?revendications nettes?» du
mouvement, il oppose les questionnaires officiels?: «?Est-ce qu’on parle de
l’ISF et de l’évasion fiscale là-dedans???» Agacé par les critiques, le premier
adjoint Charles-Alexandre Prokopowicz (LR) répond que ce débat est «?un premier
pas pour que les gens s’approprient les thématiques?». Alors, Théophile,
étudiant dans le social, propose «?aux personnes motivées?» d’organiser
«?nous-mêmes un débat, en faisant du porte-à-porte pour avoir un maximum de
monde?». «?Macron veut un grand débat, mais il laisse les maires se
débrouiller. Ils sont tenus d’être neutres mais il serait intéressant d’avoir
quelqu’un en face de nous?», nous confie-t-il, avant de repartir avec les
numéros de téléphone de personnes intéressées par sa proposition.
Ludovic
Finez